Lors de la conférence du Labour Party à Liverpool, l’autrice britannique à succès Kate Mosse a averti que les écrivains risquent de perdre une part importante de leurs revenus si le gouvernement ne met pas en place de véritables mesures contre le vol du droit d’auteur (copyright). Elle a révélé que son ouvrage Histoire féministe pour chaque jour de l’année (Feminist History for Every Day of the Year, publié chez Macmillan Children’s Books) figurait déjà sur la bibliothèque « fantôme » LibGen (Library Genesis), une base de données contenant plus de 7,5 millions de livres et 81 millions d’articles de recherche. Selon The Bookseller, cette base, exploitée par le groupe Meta, propriétaire de Facebook et Instagram, alimente le développement de systèmes d’intelligence artificielle (IA) en utilisant du contenu piraté.
Kate Mosse a déclaré que son livre « avait été aspiré (scraped) avant même que j’en aie un exemplaire entre les mains ». La Society of Authors (Société des Auteurs) a dénoncé ce qu’elle qualifie de comportement « inacceptable », rappelant que Meta Platforms, Inc. détient une capitalisation boursière de 1 147 milliards de livres sterling. Elle précise qu’aux États-Unis, il n’est pas encore clair si l’aspiration de contenus protégés sans autorisation est illégale dans le cadre de l’exception d’usage équitable (fair use), mais qu’à des fins commerciales, comme le fait Meta, elle ne peut en aucun cas être considérée comme équitable. Au Royaume-Uni, l’exception d’usage loyal (fair dealing) ne laisse aucun doute : l’aspiration est illégale sans permission.
Mosse a enfin jugé « absurde » la clause de désinscription (opt out) proposée par le gouvernement. Selon elle, cette mesure oblige les auteurs, musiciens et artistes, au lieu de créer de la valeur et des emplois, à passer leur temps à contacter une multitude d’entreprises d’IA générative pour leur demander de ne pas voler leurs œuvres. Un renversement qu’elle considère comme une menace directe pour l’avenir de la création littéraire et artistique.



