Comma Press, l’éditeur indépendant à but non lucratif basé à Manchester, en Angleterre, exprime des inquiétudes profondes concernant la sécurité de ses écrivains et traducteurs se trouvant à Gaza.
Dans une déclaration, l’éditeur fait part de son inquiétude quant à la sécurité de plusieurs de ses écrivains et traducteurs qui se trouvent actuellement piégés à Gaza, que ce soit en tant que résidents permanents ou en visite chez leur famille.
Comma Press ajoute: « Nous n’avons toujours pas reçu de nouvelles de nombreux écrivains et traducteurs de la bande de Gaza avec lesquels nous avons collaboré au fil des années. Parmi eux se trouve Nayrouz Qarmout, l’auteure à succès du Festival international du livre d’Édimbourg en 2018, auteure de ‘The Sea Cloak’. Sa famille, eux-mêmes réfugiés du camp de Yarmouk, réside dans le quartier de Karama, qui a été durement touché par les bombardements en début de semaine. »
Ra Page, PDG de Comma, s’exprime en ces termes: « Nous sommes profondément attristés et bouleversés pour tous ceux qui se trouvent piégés dans cette situation. Il s’agit manifestement d’une situation atroce, marquée par des tragédies des deux côtés. Nos pensées vont aux familles endeuillées des deux côtés, et nous condamnons naturellement tous les actes de violence. »
Dans une déclaration au Bookseller, il poursuit : « L’armée israélienne a demandé à ces personnes de partir, mais il n’y a tout simplement nulle part où aller. La frontière de Rafah avec l’Égypte a été lourdement bombardée au cours des premiers jours du conflit, ce qui signifie que même les rares chanceux disposant des moyens et des documents appropriés pour quitter Gaza ne peuvent actuellement se rendre nulle part.
Il n’y a pas de refuges anti-aériens, et la mer est patrouillée par des navires de guerre. Où sont-ils censés se réfugier ? »
Comma Press est à l’origine de l’ouvrage intitulé « The Book of Gaza », qui affirme: « Sous l’occupation israélienne des années 70 et 80, les écrivains de Gaza devaient déployer des efforts considérables pour espérer voir leur travail publié.
Les manuscrits étaient rédigés à la main, souvent sous des pseudonymes, et étaient secrètement acheminés hors de la bande de Gaza jusqu’à Jérusalem, Le Caire ou Beyrouth, où ils devaient ensuite être dactylographiés. De ce fait, la fiction est devenue plus brève, les romans se sont transformés en novellas, et la nouvelle courte est devenue la forme littéraire privilégiée de la ville.
En effet, pour les Palestiniens d’ailleurs, Gaza est devenue célèbre comme « l’exportatrice d’oranges et de récits courts ». Cette anthologie réunit certains des pionniers de la nouvelle courte de Gaza de cette époque, ainsi que de jeunes talents du genre, avec dix histoires qui offrent des perspectives sur la vie dans la bande de Gaza allant au-delà des gros titres médiatiques mondiaux. Ces histoires reflètent l’anxiété, l’oppression et la violence, mais également la résilience et l’espoir, ainsi que ce que signifie être Palestinien et comment cette identité est constamment redéfinie. Elles mettent en scène des personnages ordinaires luttant pour vivre dignement dans ce que beaucoup ont qualifié de « plus grande prison du monde ». »