Au Royaume-Uni, une tendance inattendue agite le marché : les classiques de la littérature attirent non pas pour leur contenu littéraire, mais pour leur valeur marchande. Les prêteurs sur gages signalent une flambée des demandes, avec une hausse de 300 % des dépôts de livres cette année selon James Constantinou, fondateur de la chaîne Prestige Pawn. Les éditions originales en parfait état de Harry Potter, d’Enid Blyton ou encore de Fiodor Dostoïevski se transforment en investissements très rentables, certaines atteignant les 10 000 livres sterling pour les exemplaires les plus rares.
Les premières éditions britanniques, notamment celles dotées de reliures ornées d’or, surpassent nettement leurs équivalents américains en valeur. Un exemplaire original de Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (titre américain de Harry Potter à l’école des sorciers) a récemment permis un prêt de 10 000 £. D’autres titres, comme les traductions originales russes de Dostoïevski ou les écrits du physicien Paul Dirac, s’estiment autour de 4 000 £. En parallèle, les œuvres d’Enid Blyton peuvent atteindre 1 000 £, et un exemplaire rare de The Wind in the Willows (Le Vent dans les saules) de Kenneth Grahame a été vendu à 32 400 £.
La littérature jeunesse, souvent négligée dans les cercles d’investisseurs traditionnels, confirme son potentiel financier. Mais c’est la haute littérature qui bat les records : une édition originale de Ulysses de James Joyce, imprimée sur papier fait main, a été vendue à 275 000 £, tandis que The Great Gatsby de F. Scott Fitzgerald approche les 245 000 £. Le marché des livres rares se positionne ainsi comme un secteur discret mais dynamique, où patrimoine littéraire et spéculation cohabitent.



