La Syrie, berceau de la civilisation et de l’écriture, a été un centre de savoir et de culture depuis des millénaires. Dès le troisième millénaire avant notre ère, des bibliothèques comme celle d’Ebla et de Mari ont vu le jour, devenant des témoins essentiels de la vie politique, économique et culturelle de l’époque. La bibliothèque d’Ebla, célèbre pour ses milliers de tablettes en écriture cunéiforme, et celle de Mari, contenant plus de 20,000 tablettes, font partie du patrimoine mondial et témoignent de l’importance des bibliothèques dans l’histoire syrienne.
À l’époque moderne, des institutions comme la Bibliothèque Publique de Damas (ancienne Bibliothèque Al-Assad), fondée en 1984, et la Bibliothèque de l’Université de Damas, créée en 1923, continuent de jouer un rôle clé dans la préservation du patrimoine syrien. La Bibliothèque Publique est un phare culturel avec des millions de livres, de manuscrits rares et des archives nationales, tandis que la Bibliothèque de l’Université de Damas sert les chercheurs avec une vaste collection académique. Par ailleurs, les bibliothèques waqf, datant des époques islamiques et situées dans des villes comme Alep et Homs, ont été des centres essentiels de diffusion du savoir et d’enrichissement scientifique et culturel.
Malheureusement, les crises actuelles ont gravement endommagé ces bastions du savoir. La destruction de bibliothèques, la perte d’archives et de manuscrits rares, ainsi que les défis économiques ont affaibli le secteur. Pourtant, des efforts nationaux et internationaux, tels que des projets de restauration et des initiatives numériques, visent à redonner vie aux bibliothèques syriennes. Ces actions, bien que modestes, nourrissent l’espoir de rendre à ces institutions leur rôle central dans la diffusion du savoir et la préservation d’un patrimoine culturel inestimable.