Écrit par Ihsan Abdel Quddous en 1969, Je ne dors pas se déroule dans un Caire cosmopolite et raconte l’histoire de Nadia Lutfi, une jeune femme de 21 ans, à travers sa propre perspective. De retour d’un internat à l’âge de 16 ans, Nadia découvre que son père, qui l’a élevée après son divorce, s’est remarié. Jalouse et déterminée, elle invente une histoire d’infidélité pour briser le couple. Plus tard, en essayant de le mettre en couple avec une amie, elle découvre que cette dernière est intéressée par sa fortune et entretient déjà une liaison. Ce roman explore les émotions complexes et les dynamiques familiales tout en offrant un aperçu fascinant de la femme moderne du Caire des années 1960.
Ihsan Abdel Quddous a longtemps été marginalisé par les cercles littéraires pour ses scènes audacieuses et son exploration du désir féminin, ce qui lui a valu le surnom de «l’écrivain de la chambre à coucher». Presque toute son œuvre, composée de romans, nouvelles et scénarios, est écrite du point de vue féminin. Bien qu’il ait été considéré comme populaire et peu sérieux par certains, ses écrits constituent un pilier de la littérature et du cinéma égyptiens, avec des thématiques voilées sur les bouleversements politiques, notamment après la révolution de Nasser en 1952. Ce n’est qu’en 2021 que son travail a été traduit en anglais, avec Jonathan Smolin publiant une version de Je ne dors pas.
Comme beaucoup de romans de Quddous, Je ne dors pas a été adapté au cinéma. Le film Sleepless, avec des légendes comme Faten Hamama, Omar Sharif et Hind Rostom, a immortalisé cette histoire à l’écran. Ce roman, au-delà de son intrigue mélodramatique, reste une lecture essentielle pour comprendre la condition féminine et les défis sociaux de l’Égypte moderne des années 1960, consolidant l’héritage durable d’Abdel Quddous dans la culture égyptienne.