Plus de 30 organisations mondiales de l’industrie de l’édition, des salons du livre, et des défenseurs de la liberté de publier, ont signé une charte élaborée par l’Association Internationale des Editeurs, charte ayant pour objectif d’inspirer un avenir post-Covid durable pour le secteur mondial du livre.
Intitulée « International Sustainable Publishing and Industry Resilience Charter” (INSPIRE – ndlr Charte Internationale pour une Industrie de l’Edition Durable et Résiliente), les signataires du monde entier et du secteur de l’édition comprennent également des éditeurs, des librairies, des auteurs, des éducateurs, des organisations internationales de lecture et d’alphabétisation, et des groupes d’expression libre. Tous s’engagent à soutenir la relance de l’édition dans la période post-Covid.
Les dix engagements de la charte sont les suivants :
- Affirmer auprès des responsables politiques la valeur de l’édition en tant qu’industrie essentielle ;
- Promouvoir des programmes gouvernementaux de relance adaptés au secteur de l’édition pour bâtir une industrie mondiale plus durable et plus résiliente, s’adaptant constamment aux dynamiques de concurrence et de consommation ;
- Favoriser le dialogue entre les parties prenantes du secteur de l’édition pour renforcer sa résilience, développer de nouveaux partenariats, réduire les risques de rupture des chaînes d’approvisionnement et minimiser ses impacts environnementaux
- Démontrer les effets néfastes du piratage et promouvoir le développement, la protection et l’application de cadres législatifs adaptés garantissant une concurrence loyale et protégeant les droits des éditeurs et les contenus des créateurs ;
- Identifier des terrains d’entente entre les acteurs de l’édition, les organisations de défense des droits et les gouvernements pour lutter contre la censure et promouvoir la liberté de publier ;
- Mettre fin aux écarts de compétences de la main d’œuvre à travers le renforcement de la formation professionnelle, le mentorat et des partenariats ;
- Explorer les partenariats et les programmes mettant en avant le rôle de l’édition dans la promotion de l’accès à la connaissance et à un enseignement continu des jeunes et des enfants tout en assurant l’égalité des chances entre filles et garçons ;
- Faire entendre les voix des groupes sous-représentés afin de garantir plus de diversité et d’inclusion dans le monde de l’édition ;
- Soutenir la publication d’ouvrages en langues indigènes à travers des initiatives ciblées et des partenariats ;
- Mettre en avant le rôle des éditeurs et libraires de petite et moyenne taille, qui représentent de loin la part la plus grande du secteur de l’édition dans le monde, pour assurer la biblio-diversité et soutenir les mesures nécessaires à la pérennité de leurs entreprises.
En plus des 86 membres de l’IPA, on retrouve parmi les signataires de la charte African Publishers Network (ndlr Le Réseau des Editeurs Africains), Book Aid International, le Salon du Livre de Delhi, le Salon du Livre de Frankfort, le Salon du Livre de Londres, PEN International, le Salon du Livre de Sharjah et l’UNICEF.
C’est à la suite du rapport emblématique de l’IPA From Response to Recovery: The Impact of COVID-19 on the Global Publishing Industry que la Présidente Bodour Al Qasimi a formé, début 2021, le groupe de travail du Plan InSPIRe (International Sustainable Publishing and Industry Resilience) afin de mener une consultation du secteur de l’édition pour identifier les principaux défis liés à la pandémie auxquels sont confrontés les éditeurs, mais aussi pour promouvoir la coopération sur la voie à suivre.
Elle a déclaré : « L’édition fait face à une reprise incertaine si notre secteur ne se mobilise pas. Alors que les marchés développés de l’édition s’en sortent mieux, nos collègues des marchés émergents font face à des défis existentiels. La pandémie mondiale ne touche pas seulement les éditeurs – les moyens de subsistance de millions d’éditeurs, d’auteurs, d’illustrateurs, d’imprimeurs, de distributeurs et de libraires dans le monde entier sont en danger.