Deux figures reconnues de la littérature néo‑zélandaise, Stephanie Johnson et Elizabeth Smither, ont vu leurs ouvrages écartés du prestigieux prix Ockham 2026 en raison de l’usage d’intelligence artificielle dans la conception de leurs couvertures. Le recueil de nouvelles Obligate Carnivore et Angel Train, un ensemble de novellas, avaient été soumis au prix de fiction doté de 65 000 dollars néo‑zélandais, avant d’être disqualifiés à la suite d’une alerte d’un libraire. L’éditeur Quentin Wilson Publishing a confirmé que les visuels comportaient des éléments générés par IA, ce qui contrevient à une règle introduite en août 2025 par le New Zealand Book Awards Trust.
Cette réglementation interdit tout contenu produit par intelligence artificielle, qu’il soit textuel ou visuel, dans les livres présentés au concours. L’éditeur affirme que les couvertures en question avaient été finalisées avant l’instauration de cette règle. Elizabeth Smither a exprimé son inquiétude quant au sort des graphistes impliqués, en décrivant le soin apporté à une image où apparaissent vapeur et figures angéliques inspirées par Marc Chagall. Elle déplore que ce travail ait été écarté, alors que lors de ses propres expériences en tant que jurée, seul le texte retenait l’attention.
Nicola Legat, présidente du trust organisateur, a précisé que cette décision difficile visait à garantir l’équité et à défendre les droits des créateurs humains dans un contexte d’évolution technologique rapide. Si des outils comme Photoshop ou Grammarly sont couramment utilisés, le cas des deux ouvrages relance un débat de fond : comment encadrer l’usage de l’intelligence artificielle dans un milieu fondé sur la singularité artistique et la propriété intellectuelle ? Le secteur littéraire néo‑zélandais devra désormais faire preuve de vigilance afin d’éviter que de telles situations ne se reproduisent.



