Un rapport de l’UNESCO publié en 2025 révèle que l’Afrique ne représente que 5,4 % du marché mondial de l’édition, estimé à 129 milliards de dollars américains (USD), soit environ 7 milliards de dollars de revenus annuels. Ce poids limité s’explique par l’absence de politiques publiques cohérentes, de mesures fiscales incitatives, et par une dépendance structurelle à l’importation de livres. Pourtant, les projections indiquent que l’industrie éditoriale africaine pourrait atteindre 18,5 milliards de dollars avec des investissements ciblés et un engagement stratégique des gouvernements.
Le rapport recommande l’adoption de politiques nationales du livre favorisant la lecture, structurant la circulation des ouvrages et soutenant éditeurs et diffuseurs par des incitations économiques. Il appelle aussi à renforcer les bibliothèques publiques, en particulier en milieu rural, par des infrastructures modernisées et des modèles de gouvernance et de financement adaptés. À Nairobi, la restauration de la McMillan Memorial Library incarne cette dynamique, soutenue par Son Altesse le cheikh Dr. Sultan bin Muhammad Al Qasimi, membre du Conseil suprême et souverain de Charjah, en partenariat avec Book Bunk (organisation à but non lucratif) et la Capitale mondiale du livre de l’UNESCO en 2019.
Le rapport insiste également sur l’essor numérique du secteur et sur la vitalité littéraire du continent. Près de 270 salons et festivals du livre sont organisés chaque année en Afrique, tandis que la production de livres numériques (e-books) et de livres audio (audiobooks) s’intensifie. Portée par une jeunesse technophile, cette dynamique ouvre la voie à une industrie du livre africaine compétitive à l’échelle mondiale.



