Au premier Festival de Littérature Africaine de Sharjah (SFAL) 2025, l’une des sessions les plus marquantes a été celle animée par l’écrivaine émiratie Eman Al Yousef, qui a accueilli le lauréat du prix Nobel Abdulrazak Gurnah. Centrée sur son roman Afterlives (Après les Vies), cette discussion a exploré des thèmes profonds comme la migration, le déplacement et les cicatrices laissées par le colonialisme en Afrique de l’Est. Gurnah a captivé l’audience en évoquant le pouvoir de la littérature pour donner une voix à des histoires oubliées et connecter les lecteurs à des réalités universelles.
Dans Afterlives, Gurnah raconte les conséquences du colonialisme allemand en Afrique, révélant les vies ordinaires prises dans les tourments de l’Histoire. Il a souligné que comprendre ces histoires, même douloureuses, est essentiel pour avancer collectivement. «La littérature nous aide à nous reconnaître dans ce que nous lisons», a-t-il déclaré, insistant sur la capacité des récits à transcender les frontières et à créer de l’empathie. Gurnah a également célébré la lecture comme un pont culturel, capable de rapprocher des communautés, tout en confrontant les blessures du passé.
Évoquant ses influences personnelles, l’auteur a parlé de son enfance à Zanzibar, marquée par les récits des femmes de son entourage familial. Malgré son départ au Royaume-Uni en tant que réfugié, Gurnah revient constamment à ses racines dans ses écrits, mêlant les expériences africaines et arabes dans des récits riches en nuances. Cette fidélité à son héritage, combinée à son regard universel, a fait de Gurnah une voix incontournable de la littérature mondiale, rappelant à tous l’importance de raconter, de comprendre et de partager nos histoires.