Le premier roman du photographe et écrivain britanno-ghanéen Caleb Azumah Nelson, « Open Water », plonge dans les profondeurs de la masculinité, de l’appartenance, de l’identité, et du traumatisme du corps noir dans un environnement teinté de racisme. Dans ce récit, deux destins s’entremêlent, créant un lien inextricable.
À travers trente chapitres captivants, l’auteur, narrateur anonyme et photographe ghanéen, nous transporte dans une histoire d’amour fulgurante entre deux âmes noires, nées lors d’une nuit hivernale dans un bar londonien. Leur relation, qui s’étend sur une année dans le sud-est de Londres, met à l’épreuve la solidité de leurs sentiments mutuels tout en explorant l’influence des émotions et de l’identité « noire » sur leur quotidien au sein d’une société majoritairement blanche.
Azumah Nelson peint le portrait des deux protagonistes en partageant leurs expériences communes de grandir en tant que Noirs à Londres. Boursiers dans des écoles privées, artistes en devenir, ils partagent des similitudes qui les rapprochent.
Pourtant, au cœur de leur amitié naissante se dessine la réalité de la vie de jeunes Noirs à Londres, confrontés à la violence, aux inégalités, et à une lassitude omniprésente. Le roman explore également la peur palpable qui hante les hommes noirs au quotidien, la crainte des contrôles policiers, des confrontations, et même de la perte de vie.
« Open Water » offre une méditation profonde sur l’impact psychologique des stéréotypes racistes, incitant à envisager les expériences, les désirs et les valeurs morales au-delà des représentations coloniales figées.
Malgré sa taille modeste, le roman s’aventure dans une multitude de sujets, de la complexité d’être Noir dans une école privée aux références passionnées à des artistes noirs, tout en explorant des thèmes universels tels que l’amour, la vulnérabilité, et la résilience.
Caleb Azumah Nelson signe un premier roman captivant, poétique, qui explore avec émotion la psychologie des stéréotypes racistes. Bien que la brièveté puisse sembler dense, l’auteur parvient à transmettre des émotions profondes, offrant une expérience de lecture engageante.