L’écrivaine somalienne primée, Ubah Cristina Ali Farah, était récemment présente à un festival de littérature en Sicile, pour promouvoir son nouveau livre, « Le stazioni della luna » (ndlr « Les phases de la lune »).
Le roman s’articule autour de la lutte pour l’indépendance, dans les années 1950 alors que la Somalie est sous tutelle des Nations Unies. L’écrivaine s’inspire du parrain du roman somalien, Nuruddin Farah, dont le roman « From a Crooked Rib » (« D’une côte tordue » ndlr), avait été acclamé au niveau international en 1970.
Rendant hommage à Nuruddin Farah, la romancière somalienne a centré son histoire sur le personnage principal, Elba, une jeune femme pasteure qui échappe à un mariage arrangé dans son roman, alors que dans celui de Ubah Farah, Elba s’échappe vers un monde plus émancipé avec des opportunités pour les femmes somaliennes.
« La littérature est un dialogue avec d’autres textes et romans », explique Farah – une conversation entre le passé et le présent. Elle explore également des conversations entre les hommes et les femmes à travers son travail, chose qui fait trop souvent défaut dans la société somalienne.
La Somalie, connue pour être une « nation de poètes », a conservé la tradition de l’écriture de la poésie pour les hommes. Cependant, les femmes somaliennes sont désormais les premières conteuses et prennent le relais dans la diaspora.
Selon Ubah Farah, les femmes prennent ce rôle parce qu’elles ont « plus d’espace » hors de Somalie pour poursuivre leurs ambitions littéraires – libérées des attentes culturelles qui pèsent sur leurs épaules dans une société dominée par les hommes.
Le premier roman de Farah, « Little Mother » (« Petite mère », ndlr), publié en 2007, porte également sur deux cousines qui sont séparées et qui finissent par se retrouver en Europe. Farah pense que l’écriture de fiction est un moyen de s’enraciner à nouveau dans un pays étranger.
Source : adaptée de la BBC