Plus de 80 ans après la disparition de Virginia Woolf, un recueil de textes inédits intitulé The Life of Violet (La Vie de Violet) s’apprête à paraître. Composé de trois récits satiriques rédigés en 1907, bien avant la publication de son premier roman, ce manuscrit offre un portrait fictif et fantaisiste de Mary Violet Dickinson, amie proche et mécène de la romancière. Conservés durant des décennies à Longleat House au Royaume-Uni, ces textes sont aujourd’hui réévalués grâce à la chercheuse Urmila Seshagiri, qui en a redécouvert une version corrigée de la main de Woolf.
L’ouvrage met en scène une série de situations extravagantes, mêlant comédie sociale et fantaisie littéraire. Les récits oscillent entre la vie aristocratique anglaise et des aventures mythologiques à l’autre bout du monde. Derrière leur légèreté apparente, ils révèlent déjà les fondations stylistiques et intellectuelles de l’œuvre de Woolf. La voix narrative, l’expérimentation formelle et le questionnement du rôle des femmes annoncent les futures réflexions développées dans A Room of One’s Own (Une chambre à soi, 1929) et Orlando (Orlando, 1928).
D’abord écartés par Leonard Woolf, les manuscrits furent oubliés avant de réapparaître à Longleat House. Leur publication prochaine par Princeton University Press (les Presses Universitaires de Princeton) souligne l’importance de ces textes longtemps négligés. The Life of Violet (La Vie de Violet) permet de mieux saisir l’évolution littéraire de Virginia Woolf et révèle, dans ses premiers écrits, l’humour, la finesse d’esprit et l’audace formelle qui caractériseront ses chefs-d’œuvre futurs.



