La décision de la cour d’appel algérienne de confirmer la peine de cinq ans de prison infligée à Boualem Sansal a provoqué une réaction immédiate de l’Association internationale des éditeurs (IPA), qui y voit « une atteinte à la liberté d’expression ». L’écrivain franco-algérien, âgé de 80 ans, a été condamné en vertu des lois antiterroristes du pays pour « atteinte à l’unité nationale », à la suite d’une interview donnée à un média français dans laquelle il évoquait les frontières de l’Algérie et leur révision durant la colonisation.
Kristenn Einarsson, président du Comité pour la liberté de publier de l’IPA, a déclaré : « La confirmation de cette peine est une insulte faite à un ambassadeur littéraire de l’Algérie et à la liberté d’expression. Nous appelons les autorités algériennes à garantir sa libération. » L’affaire a suscité un vaste mouvement de solidarité internationale, réunissant écrivains, intellectuels et responsables politiques, parmi lesquels Wole Soyinka, Salman Rushdie et plusieurs figures françaises.
Boualem Sansal, connu pour ses prises de position critiques envers le gouvernement algérien et son opposition à l’islamisme politique, voit ainsi son œuvre et sa parole censurées dans son propre pays. Son arrestation en mars dernier, suivie d’un discours accusateur du président algérien devant le parlement, illustre une nouvelle fois les pressions exercées contre les voix dissidentes et l’instrumentalisation du droit à des fins politiques.