La romancière sud-coréenne Han Kang a remporté le prix Nobel de littérature 2024 pour sa «prose poétique intense» qui explore les traumatismes historiques et la fragilité de l’existence humaine. Elle devient ainsi la première Sud-Coréenne à recevoir cette prestigieuse distinction. Son œuvre, qui comprend The Vegetarian (La Végétarienne), Human Acts (Les Actes humains), The White Book (Le Livre blanc) et Greek Lessons (Leçons de grec), aborde des thèmes comme la violence, l’isolement et la conformité sociale. The Vegetarian, son roman le plus célèbre, a obtenu une reconnaissance internationale après sa traduction en anglais en 2015, lui valant le prix Man Booker International en 2016.
Bien que Han Kang écrive depuis plus de 30 ans, elle a mis du temps à être reconnue à l’échelle mondiale, ses œuvres n’étant pas immédiatement traduites. En Corée du Sud, la littérature reste un domaine moins populaire, expliquant les ventes modestes de ses romans avant l’annonce de son Nobel. Après cette reconnaissance, les Sud-Coréens se sont précipités en librairie pour découvrir ou redécouvrir ses œuvres. Le prix Nobel de littérature récompense l’ensemble de la carrière d’un auteur, et Han a ainsi reçu 11 millions de couronnes suédoises pour cette distinction.
Originaire de Gwangju, Han n’a pas vécu directement les événements tragiques du massacre de 1980, mais cet épisode historique l’a profondément influencée, notamment dans son roman Human Acts (Les Actes humains). Elle y explore la complexité de la nature humaine, capable à la fois de violence et d’altruisme. Son dernier roman, We Do Not Part (Impossibles adieux), publié en coréen en 2021 et dont la sortie en anglais est prévue l’année prochaine, traite des massacres sur l’île de Jeju, un autre événement historique marquant.