L’élection du Dr Khaled El-Enany à la tête de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO, United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization) constitue un moment historique pour le monde arabe. Pour la première fois depuis la fondation de l’institution en 1945, un Arabe en assume la direction. Obtenant 55 voix contre 2 lors du vote tenu à Paris, l’ancien ministre égyptien de la Culture et des Antiquités incarne une synthèse rare entre érudition universitaire et expérience de terrain. Son élection symbolise un élargissement de la gouvernance culturelle mondiale et une reconnaissance du rôle que le monde arabe joue depuis des siècles dans la transmission du savoir et du patrimoine.
Parcours singulier, celui d’El-Enany s’étend de l’enseignement de l’égyptologie à l’Université Helwan à la direction du Musée national de la civilisation égyptienne, avant d’accéder au poste de ministre des Antiquités puis à celui du Tourisme et des Antiquités. Connu pour avoir rapproché culture et développement, il a supervisé la restauration de musées et de monuments emblématiques, faisant de la culture un vecteur de cohésion et de croissance. Son engagement constant à replacer le dialogue culturel au cœur des relations internationales lui a valu un large soutien arabe et mondial lors de sa candidature.
Sous le slogan UNESCO for the People (UNESCO pour les peuples), El-Enany a plaidé pour une organisation plus inclusive, capable de répondre aux défis contemporains tels que la protection du patrimoine menacé, la transformation numérique et l’éducation équitable. Il entend renforcer les liens entre institutions publiques, secteur privé et initiatives indépendantes, tout en promouvant la liberté artistique et la diversité culturelle. Sa vision, ancrée dans l’héritage humaniste du monde arabe, vise à replacer la culture au centre de la gouvernance mondiale. À un moment où l’UNESCO affronte des défis majeurs, de la durabilité financière à l’impact de l’intelligence artificielle sur la créativité, l’arrivée d’El-Enany ouvre une nouvelle ère : celle d’un dialogue global fondé sur la diversité, la responsabilité et la conscience partagée du patrimoine commun de l’humanité.



