Dans The Eyes of Gaza (Les Yeux de Gaza), Plestia Alaqad, journaliste palestinienne de 21 ans, confronte le monde à une réalité souvent ignorée. Le 7 octobre 2023, quelques heures après avoir partagé une pizza et un chocolat chaud avec une amie, son quotidien bascule. Elle devient l’une des voix les plus visibles de Gaza, filmant l’effondrement de son univers. Ce journal, commencé dans des salles d’attente d’hôpitaux et poursuivi après son départ pour l’Australie, explore la peur, l’épuisement, la culpabilité du survivant, mais aussi l’attachement viscéral à une terre meurtrie. Il ne s’agit pas d’un reportage classique, mais d’un témoignage brut, incarné, à hauteur humaine.
Publié chez Pan Macmillan, The Eyes of Gaza tire sa force de scènes quotidiennes qui résistent à la déshumanisation. Une plante rescapée des décombres, un gâteau improvisé pour un anniversaire sous les bombes, un étal de falafels encore ouvert malgré les frappes. Ce sont des détails, mais ils rappellent que Gaza vit, ressent, espère. Les récits personnels prennent ici le pas sur les statistiques et réintroduisent l’émotion dans une guerre souvent racontée à distance. Le titre du livre, emprunté au surnom donné à l’autrice par ses abonnés sur les réseaux sociaux, traduit cette volonté de « voir par les yeux » de ceux que l’on refuse trop souvent d’écouter. En observant les ruines, elle y retrouve non pas des gravats, mais des maisons, des cafés, des souvenirs effacés.
À travers ce premier livre, Plestia Alaqad franchit un cap que peu de journalistes atteignent. Elle transforme son expérience en une œuvre littéraire marquante, qui donne un visage, une voix, une mémoire à ceux dont l’histoire disparaît sous le poids de l’oubli. Ses mots réfutent l’idée d’une souffrance anonyme ou lointaine. The Eyes of Gaza (Les Yeux de Gaza) n’est pas un cri de détresse, c’est une affirmation de la vie, même au cœur du chaos. Publié au Royaume-Uni le 17 avril, et à paraître aux États-Unis chez Little, Brown and Company le 30 septembre, ce livre incarne ce que la littérature peut offrir de plus puissant : la dignité d’exister dans le regard de l’autre.



