Le récit bouleversant de Le Chemin du Sel, publié en 2018 et acclamé comme un témoignage authentique de résilience, est aujourd’hui remis en question. L’autrice Raynor Winn, qui y raconte avec son mari une marche de 1 000 km sur les côtes anglaises après avoir perdu leur maison, est accusée d’avoir détourné 64 000 £ à l’époque des faits. Selon une enquête du journal The Observer, cette affaire judiciaire aurait précédé la saisie de leur domicile, contrairement à la version donnée dans le livre, qui évoquait un investissement raté comme seule cause.
L’ouvrage, vendu à plus de deux millions d’exemplaires et récemment adapté au cinéma, narre une descente brutale dans la précarité, un diagnostic médical grave et un voyage initiatique en pleine nature. Pourtant, l’enquête révèle d’importantes divergences : prêt familial non remboursé, second bien immobilier en France, et doutes médicaux concernant la pathologie du mari. Ces éléments fragilisent la crédibilité du témoignage, jusque-là perçu comme sincère et inspirant.
Face aux accusations, Winn a publié un bref communiqué qualifiant l’article de « très trompeur » et annonçant qu’elle consulte ses avocats. La PSPA, association caritative soutenant les personnes atteintes de la maladie CBD et partenaire de l’autrice, a mis fin à sa collaboration avec elle. La déclaration de Winn réaffirme néanmoins que Le Chemin du Sel demeure « le récit véridique d’un parcours qui a bouleversé [leur] vie ». Reste à savoir si le public continuera à y croire.



